5- Etude des démonstrations
       Quels sont les effets de l'organisation du travail sur la croissance économique ?

Travail : Reportez-vous aux documents (et à vos connaissances) pour rédiger les démonstrations qui manquent. (Les passages utilisant les connaissances personnelles de l'élève ont été conservés; les documents ne traitent pas tout le sujet, vous devez apporter des connaissances supplémentaires)

Note : cette dissertation a été rédigée par un candidat de l'académie de Nice au baccalauréat 2000. Si elle comporte certains oublis (indiqués en italique notamment pour l'étude précise des documents), elle va, sur certains points, notamment pour les références aux auteurs économiques, bien au-delà de ce qui est demandé en Terminale. Les points positifs compensant ceux négatifs, elle a été notée 20 / 20. La copie faisait 17 pages format "bac".

Introduction : Mai 1968 : dans les usines, les boulons volent; la révolte des OS (ouvriers spécialisés) a largement supplanté les manifestations d'étudiants. Les revendications ouvrières semblent particulièrement claires et relèvent essentiellement des contraintes exercées par l'organisation taylorienne-fordiste de leur activité. Le caractère compensatoire des salaires élevés des usines des "trente glorieuses" ne suffit plus face à la nature abrutissante des tâches répétées à longueur de journée. L'aspect particulièrement aliénant du travail taylorisé est cependant compensé par une période de croissance (se définissant comme l'augmentation soutenue du produit global d'une nation en termes réels sur une période longue) et de prospérité exceptionnelle.
Le ralentissement économique qui a lieu à partir de 1975 n'est-il pas aussi lié aux modifications de l'organisation du travail ?
D'autres formes plus diffuses et plus syncrétiques d'organisation du travail relevant de stratégies prenant en compte la "globalisation économique" se développent depuis le début des années 1980.
Nous allons voir comment les différentes formes d'organisation du travail sont à mettre en étroite relation avec la croissance économique et nous nous appuierons sur la période des "trente glorieuses" pour démontrer cette corrélation; cependant le contexte économique actuel semble marquer le pas de nouvelles formes de croissance et les récents bouleversements qu'ont connus les formes traditionnelles d'organisation du travail semblent remettre en cause la logique de prospérité du modèle de régulation fordiste-keynésien.

I. Le modèle fordiste et la croissance des 30 glorieuses
1°- de la division simple des tâches au fordisme
a) la division simple du travail
Les travaux de Dominique Méda ont clairement démontré que le travail tel que nous le connaissons actuellement trouve son origine au XVIIIe siècle. Adam Smith... ( à vous de compléter)


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transition : cependant,

b) le taylorisme
à vous de compléter en utilisant vos connaissances et le document 1


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transition : le taylorisme n'est pas l'invention du travail à chaîne mais la création d'un nouveau mode organisationnel  qui jettera les bases du modèle fordiste.
c) le fordisme
à vous de compléter en utilisant vos connaissances


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2°- les conséquences pour la croissance
a) le modèle général de croissance

L'interprétation économique de cette forme d'organisation a été réalisée par E. Domar qui r propose une application à long terme des principes keynésiens en développant l'idée d'un modèle de croissance équilibré. (Note : cette référence dépasse le programme de Terminale, mais l'analyse qui suit des gains de productivité et de la consommation en fait partie) ce dernier repose sur l'égalisation de deux effets :
- l'effet d'offre est basé sur le mécanisme du multiplicateur de Richard Khan également repris dans l'analyse keynésienne. Tout investissement productif dans une entreprise va favoriser une augmentation des gains de productivité et donc une hausse de la production globale.
- l'effet de demande correspond à un accroissement de la demande de consommation consécutif à l'augmentation des salaires relevant d'un partage de la valeur ajoutée favorable aux salariés.
 Pour Domar l'existence d'une croissance longue et soutenue ne peut provenir que de l'égalisation de l'effet d'offre (augmentation de la production) et de l'effet de demande (augmentation des achats) qui nécessite une intervention de l'État pour soutenir l'investissement. Cette analyse constitue le postulat de base de la régulation fordiste du travail qui favorisé une prospérité à long terme dès la généralisation de ce modèle à la plupart de pays industrialisés. Est apparue, d'abord aux États-Unis puis en Europe, une augmentation de la richesse créée et distribuée reposant sur un mécanisme de "cercles vertueux de croissance".
b) l'importance de la consommation de masse
En effet, l'accès à la société de consommation de masse permise par une forte rémunération (Ford a un jour déclaré que la prospérité de son entreprise reposait sur la formule "mes ouvriers achètent les voitures qu'ils produisent"), permettait aux entrepreneurs, notamment par l'effet d'accélérateur d'accroître leurs investissements productifs donc leurs gains de productivité et d'en redistribuer une partie sous forme de rémunérations élevées. Toute hausse de la demande entraîne une croissance multiple des investissements car le coefficient de capital est supérieur à 1.
Statistiquement,
à vous de compléter en utilisant vos connaissances et le document 2


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c) le rôle des syndicats
L'application à grande échelle de ces principes a favorisé le développement d'une longue période de prospérité économique et de quasi plein-emploi, décrite par Jean Fourastié par le paradigme de "croissance atypique des trente glorieuses". Tout au long de cette période s'est en effet développé par le pouvoir d'achat des salariés l'accès à de nouvelles formes de consommation : voiture, télévision, réfrigérateurs... Cet accès, facilité par les bas prix obtenu par les gains de productivité, allait devenir la consommation de masse. Elle conduit certains auteurs comme Mendras à parler d'un "embourgeoisement de la classe ouvrière" tout à fait symptomatique de cette durable prospérité. L'organisation du travail laissait également libre cours aux contre-pouvoirs syndicaux qui se développèrent largement tout au long de la période 1945-1975 : le compromis fordiste a besoin d'un pouvoir syndical fort capable de négocier la hausse régulière des salaires assurant des débouchés à la production de masse.
d) le rôle de l'Etat-Providence
Cette hausse du pouvoir d'achat ne ce serait pas réalisé sans l'intervention croissante de l'Etat. Le développement économique clairement établi comme la résultat d'une forme d'organisation nouvelle de la production favorisa également l'apparition puis l'accroissement des rôles régulateur et redistributif de l'Etat-Providence, corroborant ainsi la démonstration empirique de l'économiste Wagner. Cet État, dans son fondement keynésien, doit soutenir le pouvoir d'achat  des ménages les plus "pauvres" : ces derniers, ayant la propension à consommer la plus forte, sont à la base de la consommation de masse et de toute  relance de la demande nécessaire pour revenir vers une situation de prospérité et de plein emploi, en cas de crise.
En conclusion , l'organisation taylorienne et fordiste du travail a largement impulsé le contexte de croissance qu'ont connu les pays industrialisés par un souci constant de faciliter l'accès du plus grand nombre à la société de consommation de masse.

 

 II. Post-taylorisme et croissance
 (transition vers la 2e partie et introduction de celle-ci)
La remise en cause d'une corrélation apparemment si stable doit avant tout s'établir autour d'un point essentiel qui est celui des formes actuelles de la croissance économique. L'internationalisation des économies semble avoir durablement modifié la donne quant à un contexte de croissance similaire à celui des "trente glorieuses".
1°- une modification des conditions économiques a conduit à la crise du fordisme
En effet, l'ouverture internationale a contribué tout au long de la décennie 1975-1995 à réduire la rentabilité des "forteresses industrielles" qui ont du même coup opéré une importante réduction de leurs investissements de capacité au profit de placement plus rémunérateurs sur les marchés financiers. Ce phénomène renvoie à la notion de profitabilité développée par Malinvaud. La réduction des investissements  productifs a dès lors contribué à réduire les gains de productivité des entreprises. La croissance de la productivité du travail est passée de 4,7 % par an entre 1961 et 1973 à 1,1 % entre 1993 et 2002 (document 2) , déstabilisant totalement le modèle fordiste keynésien.
Rédigez le paragraphe montrant la crise du modèle fordiste et ses causes en utilisant le document 4 et vos connaissances


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2°- de nouvelles organisations du travail : le post-taylorisme
Face à ces difficultés,  les formes d'organisation à flux tendus reçurent un écho suffisamment important pour en assurer la généralisation et le développement de concepts tels que le reeingenering (simplification des hiérarchies au sein de l'entreprise), le kaizen (processus d'amélioration continu du mode de production) ou le toyotisme

Rédigez le paragraphe concernant le toyotisme en utilisant le document 6 et vos connaissances


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3°- les conséquences des nouvelles organisations du travail sur la croissance
Rédigez le paragraphe en utilisant le document 5 et vos connaissances


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Conclusion :
Au terme de cette étude où il a été mis en évidence le caractère déterminant de l'organisation fordiste du travail dans la période de croissance des "trente glorieuses", il ressort qu'une logique d'organisation à flux tendus de la production (et semble-t-il du travail) qui s'est largement développée tout au long des années 1980 ne saurait permettre le retour à une période de prospérité similaire tout du moins pour l'ensemble des actifs.
La segmentation avérée du marché du travail favorise de fait des déséquilibres sociaux importants, interprétés notamment comme une "fracture sociale", desquels ne peuvent resurgir une quelconque croissance forte et durable. l'accroissement d'une logique libérale dans l'organisation de la production ne pose pas de problèmes  uniquement au niveau économique mais aussi également au niveau social. On assiste ainsi pour certains auteurs comme André Gorz au développement d'une "société de nouveaux valets" et pour d'autres comme Robert Castels, la précarisation ne fait que renforcer le processus de "désaffiliation sociale".

Etape suivante : travailler les transitions qui font la logique du devoir.


 

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