5- Etude des démonstrations
      
La diminution de l'intervention de l' Etat est-elle une source de croissance économique?


Travail : Reportez-vous aux documents (et à vos connaissances) pour rédiger les démonstrations qui manquent. (Les passages utilisant les connaissances personnelles de l'élève ont été conservés; les documents ne traitent pas tout le sujet, vous devez apporter des connaissances supplémentaires)

Introduction
(Amorce) Pendant 30 années, de 1945 à 1975, les pays développés ont connu une croissance exceptionnelle, comme la France qui a connu (définition de la croissance) une hausse de la production en France de 4 à 5 % chaque année. Le rôle de l'Etat, pendant cette période n'a cessé de croître : la conception dominante ne fut plus celle d'un Etat-Gendarme chargé de la sécurité, du cadre légal et des infrastructures strictement nécessaires au bon fonctionnement du maché, mais était passée à celle d'un Etat-Providence chargé, selon l'analyse keynésienne, de la régulation économique pour éviter les crises, comme celle de 1929, et l'inflation, et, selon les inspirations bévéridgienne et bismarkienne, d'assurer un minimum social aux familles et aux individus, en cas de maladie, de vieillesse ou de chômage. (définition de l'Etat) L'Etat,organisation détentrice de la force légale , pour répondre à ces multiples fonctions, s'est diversifié. Il inclut les adminsitrations centrales comme  l'éducation nationale qui rend le service d'éducation, les collectivités locales comme  les villes qui organisent le ramassage des poubelles,  la sécurité sociale dont  l'assurance maladie qui rembourse les frais de médicaments, et de l'Europe qui mène, par exemple,  la politique agricole.Le ralentissement de la croissance, à partir de 1975 a mis en cause ces interventions : les théories économiques et les politiques mises en place par les Etats  ont vu un renouveau du libéralisme.
( Rappel du sujet) Il est possible, avec le recul des 20 dernières années, de s'interroger sur le degré d'intervention de l'état souhaitable pour la croissance économique.
(Annonce du plan) Le libéralisme a essayé de démontrer, théoriquement et pratiquement, que la diminution de l'intervention de l'Etat permettrait une nouvelle croissance, mais n'y a-t-il pas des limites ?
 

I. LE LIBERALISME S'EST LARGEMENT IMPOSE COMME VOIE DE SORTIE DE LA CRISE DEPUIS LES ANNEES "80"
(Introduction de la partie) La théorie libérale a connu un renouveau avec la crise : l'Etat se révélant incapable de restaurer une croissance durable, n'était-ce pas lui qu'il fallait diminuer ? L'arrivée à la direction de la Federal Reserve Bank de Greenspace en 1979, et surtout de Mme Thatcher au Royaume-Uni et de Mr Reagan en 1981 aux Etats-Unis ont permis aux politiques économiques de prendre en compte ces critiques. Quelles en sont les points forts ?

1- La remise en cause théorique de l'intervention de l'Etat
Dès le XVIIIe sicècle, les économistes classiques, comme Adam Smith ont montré que le rôle de l'Etat devait être limité, la théorie de l'offre  a renouvelé cette théorie de même que celle monétariste.
a) la théorie classique considère que le marché est le meilleur des systèmes et que le rôle de l'Etat doit être limité.
(document 1) : ( à vous de compléter)


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b) les théoriciens de l'Offre mettent en cause toutes les interventions étatiques.
à vous de compléter en utilisant vos connaissances

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c) les monétaristes
La relance keynésienne en période de chômage s'appuie sur un déficit public financé par création monétaire. Pour Milton Friedman, c'est une hérésie économique car cette création provoque l'inflation. Les agents économiques ne se laissent pas duper longtemps par une illusion monétaire : ils savent que le déficit public provoque une augmentation illusoire de la demande car elle ne correspond pas à une hausse de la production. Ils augmentent les prix et non la production. C'est pourquoi l'inflation s'était développée dans les années 1970 avec les déficits et qu'il fallait la stopper.
(Les transitions seront étudiées à la page suivante)

2- La mise en place des politiques libérales
(Présentation) Le "tournant" libéral s'opère en Grande Bretagne (Thatcher 1979) et aux Etats-Unis (Reagan 1980). Il interviendra en France et plus tard (après 1983) et de façon moins forte qu'aux EU ou en GB. On peut distinguer plusieurs "volets" à ces politiques : dans la continuation d'A. Smith, réduire les interventions; en accord avec la politique de l'Offre, réduire les impôts; lutter contre les  déficits publics; d'inspiration monétariste, mettre en place une politique monétaire contre l'inflation.
a) réduire les interventions de l'Etat (document 4)
à vous de compléter en utilisant vos connaissances et le document 4.

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puis le document 5 :

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b) réduire les impôts
Aux Etats-Unis particulièrement, l'élection de Mr Reagan s'est faite sur le programme de diminution des impôts qui a plus touché les ménages les plus riches et les entreprises. On attendait donc une reprise de la croissance par plus d'épargne et d'investissement. En fait, c'est la consommation qui a la première décoller : l'envolée boursière a augmenté la valeur des patrimoines et donné confiance aux américains qui ont plus dépensé. Le projet de "guerre des étoiles" qui voulait constituer un bouclier de missiles défensifs autour des Etats-Unis a favorisé les dépenses militaires, créé un déficit public colossal, et finalement une reprise économique plus keynésienne que libérale.
(recentrer sur le sujet) Au total, les Etats-Unis et le Royaume-Uni qui ont mené les politiques les plus libérales ont connu au milieu des années 1980 (au moment du libéralisme) une baisse du chômage et une reprise de la croissance plus forte que les autres pays. Le document 2, postérieur à cette période, montre une croissance forte aux Etats-Unis et plus irrégulière au R-U.
(Les transitions seront étudiées à la page suivante)
c) lutter contre les déficits publics .
Pour respecter la théorie monétariste et éviter l'inflation, les déficits publics ont cessé d'être financés par création monétaire, dans les pays anglo-saxons comme en Europe. Ils entraînent un effet d'éviction sur les marchés financiers : les emprunts publics concurrencent les emprunts des entreprises privées et les taux d'intérêt augmentent limitant les investissements. Bref, les déficits sont à proscrire, et la diminution des taux d'imposition n'ayant pas eu un effet suffisant, les Etats ont essayé de réduire toutes leurs dépenses, ce qui n'est pas facile dans une période de chômage et de faillites d'entreprises où les demandes d'aide se multiplient.
Utilisez le document 2 et vos connaissances pour voir l'effet sur la croissance des politiques menées

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d) lutter contre l'inflation.
Du fait des choix théoriques et de l'internationalisation, la lutte contre l'inflation est devenue une priorité : si les prix intérieurs augmentent plus que ceux des autres pays, la compétitivité des entreprises baisse, elles exportent moins et importent plus, et la production ne peut se développer. La lutte contre l'inflation implique la réduction des déficits publics mais ne se limite pas à cela : les politiques monétaires contrôlent la création monétaire par tous les agents économiques.
Seuls les EU ont eu une politique strictement monétariste de 1979 à 1983 avec Mr Paul Volker président de la fed, c'est-à-dire ne s'occupant que de la masse monétaire pour qu'elle n'augmente pas plus vite que la production réelle. L'effet sur l'inflation fut positif puisque la désinflation mondiale date de cette période. Les autres pays ont été obligés de suivre à des degrés divers ; les taux d'intérêt élevés américains attiraient les capitaux étrangers et obligeaient à relever les taux nationaux pur éviter une trop forte baisse des taux de change. L'Europe s'est toujours préoccupée du niveau des taux d'intérêt pour qu'un niveau trop élevé ne bloque pas les investissements. La construction de l'Union Monétaire Européenne a notamment pour but de limiter la contrainte de change : 60 % des échanges se font entre pays européens.
(Conclusion de la première partie) Les analyses néoclassiques ont donc fortement inspiré les politiques américaines et britanniques : les interventions de l'Etat ont été réduites dans le but de sortir de la "crise" et de rétablir la croissance sans inflation. Du point de vue de l'inflation, le résultat est évident bien que les politques adoptées n'aient pas été strictement monétaristes. Le résultat sur la croissance est est bon pour les Etats-Unis, moins pour la Grande-Bretagne :  la variabilité des taux de croissance donnés par le document 2 empêche de trouver une corrélation entre la baisse des déficits publics et la croissance. (Les transitions seront étudiées à la page suivante)
 

II.  LE DESENGAGEMENT DE L'ETAT FRAGILISE CEPENDANT LA CROISSANCE
(Présentation de la partie) Les politiques concrètes ont des limites que l'analyse économique permet d'expliquer.
1 - Les limites des politiques
a) des inégalités sociales croissantes
 Prenons l'exemple des privatisations britanniques (document 5)
Rédigez le paragraphe en utilisant le document 5 et vos connaissances


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Les richesses accrues des plus riches ne profitent pas toujours à la croissance : en France, le taux de marge des entreprises s'est fortement accru depuis 1983, mais il a fallu attendre la reprise de la consommation pour que l'investissement redémarre. Malgré leurs profits les entreprises n'investissaient pas car leurs ventes prévues stagnaient. Au niveau international, la globalisation financière, c'est-à-dire l'internationalisation des marchés financiers et des capitaux, a certes permis un financement international plus facile des crédits mais a aussi développé la spéculation et l'instabilité préjudiciable à la croissance économique. Un pays comme la Corée du Sud a connu deux ans de crise après la spéculation à la baisse sur sa monnaie et le krach qui a suivi. (Les transitions seront étudiées à la page suivante)
b) les inégalités nuisent à la croissance
Rédigez un paragraphe en utilisant le document 2 montrant que les politiques libérales n'ont pas toujours été bénéfiques.

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(Les transitions seront étudiées à la page suivante)

2 - L'Etat-providence : une nécessité pour la croissance.
a- redistribution (document 3)
Rédigez un paragraphe en utilisant le document 2 montrant que les politiques libérales n'ont pas toujours été bénéfiques.

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 (Conclusion du paragraphe ) On ne saurait donc considérer que l'Etat peut supprimer les dépenses sociales avec des effets positifs sur la croissance. (Les transitions seront étudiées à la page suivante)
b- effets externes ( document 6)

Rédigez le paragraphe en utilisant le document 6 et vos connaissances

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Contrairement aux critiques libérales, l'Etat n'est pas un boulet pour les entreprises mais favorise la croissance par ses actions structurelles (Les transitions seront étudiées à la page suivante)
c- conjoncture
 L'inefficacité des politiques keynésiennes de relance est une réalité : lorsque la France a voulu seule retrouver la croissance en 1981 alors que tous les autres pays étaient en récession et en politique de rigueur, l'excédent de dépenses publiques a plus développé les importations que la production nationale. Lorsque le gouvernement japonais annonce des successions de plans de relance et rend les taux d'intérêt réels négatifs, les entreprises continuent de ne pas investir car le manque de confiance (la "trappe à liquidités" de Keynes) se maintient.
 Pourtant il est fort discutable de mettre la croissance américaine sur le compte d'une politique libérale exemplaire. Certes les impôts sur les ménages les plus fortunés et sur les entreprises ont baissé en 1981-1984, mais ce n'était pas l'épargne et l'investissement qui avaient provoqué la reprise. Au contraire, profitant d'une hausse de la bourse qui revalorisait leur patrimoine, les américains avaient consommé. Au même moment, le déficit public augmentait avec les dépenses de la "guerre des étoiles" qui devait mettre en place un bouclier de missiles protecteurs lancés par satellites pour protéger le territoire américain : les sommes ont servi au secteur militaire qui a distribué des revenus et permit une hausse de la consommation. Finalement, la relance fut "keynésienne".

 

Conclusion : (répondre au sujet en montrant la logique du devoir) De nouvelles analyses libérales ont favorisé la mise en place de politiques cherchant à diminuer le rôle de l'Etat pour relancer la croissance au début des années 1980. Les Etats-Unis semblent avoir réussi dans cette voie en diminuant le chômage et en retrouvant un croissance que les autres pays lui envient.
Mais cette réussite est discutée : les inégalités sociales croissantes sont un handicap pour l'avenir et les politiques mises en place n'ont pas toujours diminué le rôle de l'Etat. Ce dernier semble incontournable pour augmenter la productivité générale de l'économie grâce aux biens collectifs, mais aussi pour relancer la conjoncture.
(Ouverture) Plutôt que moins d'Etat, ne faut-il pas chercher à améliorer son fonctionnement sans oublier que la croissance n'a de sens que si elle est durable ?

Etape suivante : travailler les transitions qui font la logique du devoir.
 


 

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