5- Etude des démonstrations
La
flexibilité peut-elle réduire le chômage
?
Travail : Reportez-vous aux documents (et à vos connaissances) pour rédiger les démonstrations qui manquent. (Les passages utilisant les connaissances personnelles de l'élève ont été conservés; les documents ne traitent pas tout le sujet, vous devez apporter des connaissances supplémentaires) |
Introduction : (amorce)
Les pays développés n'ont jamais été
si riches et pourtant le chômage reste un phénomène de masse.
Cette contradiction se comprend : avec la hausse des revenus, la demande est
de plus en plus sensible aux effets de mode, et donc est devenue irrégulière.
Avec l'internationalisation, la concurrence aussi bien par la qualité
que par les prix, modifie sans cesse les parts de marché obtenues par
les entreprises, et donc leurs ventes varient. (rappel
du sujet ) Ne faudrait-il pas donner aux entreprises la flexibilitéqu'elles
réclament : le pouvoir de s'adapter rapidement aux changements de la
demande en licenciant et baissant les salaires si nécessaire ?
(annonce du plan)
La théorie néoclassique justifie cette exigence par sa théorie
du marché du travail, pourtant elle est contestée.
I. La flexibilité libérale
et la théorie néoclassique
L'analyse néoclassique repose sur le concept de marché
du travail, qui, en concurrence pure et parfaite, permettrait d'équilibrer
l'offre et la demande de travail, donc de supprimer le chômage. La politique
préconisée est alors d'établir cette concurrence pure et
parfaite en supprimant toutes les entraves à la flexibilité externe
des entreprises et des travailleurs.
1°- le marché du travail néoclassique
à vous de compléter en utlisant vos connaissances
corrigé
?
transition : Il n'y a pas de chômage si la concurrence est pure et parfaite,
pour cela il faut que certaines conditions soient satisfaites : c'est ce que
réclament les patrons français avec le droit de licencier, le
développement des emplois atypiques, et aussi réduire les cotisations
sociales et les indemnités chômage.
2°- une flexibilité nécessaire
a- la liberté de licencier
- les inconvénients des restrictions aux licenciements
à vous de compléter en utilisant vos
connaissances et les documents 5
voir
le document 5
corrigé
- les avantages de la liberté de licencier
à vous de compléter en utilisant vos
connaissances et le document 4
voir
le document 4
corrigé
Transition : pour obtenir ces avantages, les entreprises font de plus en plus
appel aux emplois temporaires.
b- le développement des emplois temporaires
à vous
de compléter en utilisant vos connaissances et les documents 1
et 3
voir
le document 1 - voir
le document 3
corrigé
Transition : La recherche de la diminution des coûts passe également
par la réduction des cotisations sociales.
c- réduire les cotisations sociales et
les indemnités chômage
La flexibilité ne saurait se limiter aujourd'hui aux salaires car les
cotisations sociales représentent, particulièrement en France,
une part importante du coût salarial total. Les patrons en réclament
donc la diminution, ils en obtiendraient le même avantage pour leurs coûts
qu'une diminution des salaires sans que cela touche au pouvoir d'achat des salariés.
Du moins de ceux qui ne touchent pas d'aides sociales.
Mais cette réduction des indemnités chômage est aussi favorable
à la réduction du nombre de chômeurs pour les économistes
néoclassiques : les "faux" chômeurs, ceux qui n'acceptent
pas les conditions du marché et profitent du système d'aides,
n'existeraient plus. La diminution des indemnités pousserait les chômeurs
à rechercher davantage du travail.
Transition : en théorie, la flexibilité est le moyen d'arriver
à un équilibre sur le marché du travail, la réalité
correspond-elle à cette analyse ?
3°- les faits
Les
Etats-Unis sont souvent pris en exemple pour montrer que la flexibilité
est favorable à l'emploi : ils ont un taux de chômage inférieur
de moitié à celui de la France (sur 100 actifs, 4,8 étaient
au chômage en 1996 - document 2) grâce à la création
de 40 millions d'emplois ( pour 2 millions en France qui est une économie
5 fois moins importante ) depuis 20 ans. Ils réussissent à employer
une population active en forte croissance : les taux d'activité (% de
personnes au travail par rapport au nombre de personnes d'une catégorie
donnée) sont élevés.
La flexibilité est une des raisons de ces bons résultats : les
salaires américains ont baissé depuis 20 ans. De faibles salaires
permettent des coûts de production et donc des prix de vente faibles.
Le secteur tertiaire est particulièrement concerné. La forte mobilité
professionnelle et géographique des américains permettent d'éviter
le chômage frictionnel si fréquent en France.
Conclusion partielle et transition
: l'analyse néoclassique considère que le travail est une
marchandise comme une autre. Les variations du prix (le salaire) permettent
d'équilibrer l'offre et la demande et d'éviter le chômage.
Mais pour cela, la concurrence est nécessaire : les syndicats ne doivent
pas intervenir pour obtenir des hausses de salaires défavorables à
la compétitivité et des lois qui bloquent les adaptations des
entreprises. Bref, les flexibilité salariale et quantitative externe
sont nécessaires. Les Etats-Unis sont pris comme exemple de réussite
de ce modèle. Pourtant, théories et faits ne sont pas si clairs.
II. Les critiques
Tant au niveau théorique que
des faits, il n'est pas si évident que la flexibilité libérale
soit une solution économique et sociale au chômage. Ne faudrait-il
pas chercher des solutions plus consensuelles ?
1°- les critiques théoriques
a) la nouvelle économie néoclassique
ne considère pas que les hauts salaires soient la cause
du chômage : même si les agents économiques sont rationnels,
le salaire peut être supérieur au salaire d'équilibre.
La théorie du salaire d'efficience explique que l'employeur ne peut mesurer
l'efficacité marginale du travailleur, et ne peut donc lui donner un
salaire équivalent. Il peut faire l'hypothèse que plus le salaire
proposé est élevé, plus le travailleur sera efficace :
il voudra rester dans l'entreprise et travaillera en étant satisfait
et efficace. L'analyse reste néoclassique mais le chômage n'est
plus volontaire et il ne sert à rien de baisser les salaires : la productivité
baisserait également.
(Les transitions seront étudiées à la page suivante)
b) la théorie
keynésienne
à vous de compléter en utilisant vos connaissances et le document 4
voir
le document
corrigé
2°-
les faits
a) les emplois précaires
Rédigez le paragraphe
en utilisant les documents 3 et 6 et vos connaissances
voir
le document 3 - voir
le document 6
b) le travail
partiel
Rédigez le paragraphe en utilisant le document
2 et vos connaissances
voir
le document
corrigé
3°-
un choix de société
Rédigez le paragraphe en utilisant les documents
1 et 6 et vos connaissances
voir
le document 1 - voir
le document 6
corrigé
Conclusion
La flexibilité
fait partie des sujets discutés par les économistes et les acteurs
économiques.
Si le travail s'échange sur un marché de concurrence pure et parfaite,
alors la flexibilité est une nécessité : la théorie
néoclassique montre clairement que c'est la variation des salaires qui
évite le chômage en permettant d'équilibrer l'offre et la
demande de travail. La liberté de licenciement
et d'embauche font partie des conditions nécessaires à la concurrence
sur un tel marché. Pour ces théoriciens, les États-Unis
sont l'exemple que la flexibilité permet plus d'emplois et moins de chômage.
Pourtant il est discutable que le marché du travail fonctionne réellement
de cette manière. Les nouveaux néoclassiques remettent en cause
l'idée que la productivité du travail est indépendante
du salaire, donc que la courbe de demande de travail puisse être construite.
Keynes discutait l'existence de la courbe d'offre : le salarié n'a guère
le choix, pour vivre il doit travailler quelque soit le salaire qu'il reçoit.
Or, si les courbes d'offre et de demande ne dépendent plus simplement
du salaire, la théorie néoclassique ne fonctionne plus. Le nombre
d'emplois ne dépend pas du salaire mais de la production et celle-ci
des revenus distribués qui servent à acheter. La flexibilité
améliore-t-elle le chômage ? les statistiques ne permettent pas
de l'affirmer. La croissance de ces emplois précaires est une donnée
structurelle qui ne garantit pas une hausse des emploi. Les pays qui possèdent
le plus d'emplois partiels ne sont pas ceux qui ont le moins de chômage.
Finalement, la flexibilité est un choix de société : plus
ou moins libérale, plus ou moins sociale, et aucun pays n'a réussi
à éviter l'exclusion et la pauvreté. En Europe, c'est le
chômage de longue durée qui l'entraîne, aux États-Unis
les emplois précaires et mal payés y contribuent fortement. Le
XXIe siècle trouvera-t-il une solution à ces problèmes
?
Etape suivante : travailler les transitions qui font la logique du devoir.
© Isabelle Gautier, protégé par
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